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REVENU UNIVERSEL : UN GAG ELECTORAL ?

Les socialistes nous étonneront toujours. Alors qu’ils sont en voie de disparition, ils proposent une solution aux maux de la société de la redistribution : UN REVENU UNIVERSEL. Il est présenté comme une idée neuve, bien que datant de 1588, exposée dans un livre de Thomas Moore décrivant un pays imaginaire, l’UTOPIA, « où tout le monde recevait de quoi vivre au large ». Mais c’était une utopie. Est-ce un signe du destin de considérer la doctrine socialiste comme utopique ?

M. Hollande avait caressé cette idée au début de son quinquennat. Il fut vite recadré. Le Parti Socialiste, en pleine déliquescence, repasse la patate chaude à M. Hamon à court d’idées, qui, benoîtement, la sort de son chapeau de prestidigitateur. Est-ce un coup de génie ?

Bernard Larguèze

La proposition de M. Hamon trouve un écho dans les événements qui se déroulent en Guyane et lui donnent raison.
Les faits se sont produits outre-mer, mais en France métropole, la misère aussi est là. Evénements inadmissibles qui révèlent au monde dans quel état de pauvreté sont abandonnés des nationaux par la mère-patrie. Evénements d’une époque que l’on pensait révolue, non réglés par la législature Hollande.
Il est urgent de revoir la répartition des richesses et la proposition de M. Hamon arrive, peut-être, à point nommé pour comprendre qu’il y a un bémol dans un pays qui se targue d’être démocrate mais où la répartition de la richesse produite n’est vraiment pas au point entre d’un côté la Haute Finance, de l’autre le Peuple qui trime sans pouvoir contenter ses besoins, ses désirs.

Mais M. Hamon commet au moins deux erreurs : le terme employé pour désigner sa « découverte » et le manque d’explications en réponse à la question que tout le monde se pose : « Où trouver l’argent pour satisfaire la population qui, bien souvent, ne peut faire face à ses besoins courants ? ».

La proposition d’une expérience sur la population des 18/25 ans est une farce qui ne rétablit qu’un oubli, ce n’est, en effet, qu’une prestation sociale de plus qu’il faudra prendre sur le Budget de la Nation.

Par ailleurs, i le terme de «revenu» est-il adéquat ? Il introduit une confusion regrettable avec le mot «salaire» ? Cette confusion est, peut-être, la raison de l’échec du référendum suisse organisé sur ce sujet.

Depuis un siècle et demi, on a habitué les salariés à associer deux mots : travail et revenu. On entend ainsi des réflexions du genre :
« Chouette, je ne travaille plus et je vais toucher un revenu? ».

 L’Administration du fisc envoie chaque année ses vœux de bonne «»déclaration de REVENUS. Or, la proposition de M. Hamon n’est pas taxable. C’est aussi l’un des avantages de ce système.de ne pas être taxable.

Le mot « Revenu » n'est pas un bon choix car il va entraîner des dérives linguistiques portant à confusion. Il en est ainsi de cette expression entendue : « avec le RU combien vais-je GAGNER ? ». Or, il n'y a rien à « gagner » d'une prestation sociétale.

Ensuite, M. Hamon n’explique pas - peut-être ne le sait-il pas - que ce versement mensuel doit dépendre de la « RICHESSE PRODUITE ». En suivant ce raisonnement, on arrive tout naturellement au nom qu’il faut donner à cette répartition des richesses produites : celui de « DIVIDENDE » que l’on peut faire suivre du qualificatif « DE CITOYENNETÉ » OU « CITOYEN ».

Le terme « UNIVERSEL » n’est pas plus adapté. Il ne s’agit en effet que d’une disposition hexagonale. Sera-t-elle reconnue légale au sein de l’Union européenne ? Le Parlement devra en discuter. La Commission décidera ensuite.

Une autre erreur à éviter est d’allouer une somme FIXE quelle que soit la conjoncture économique. Surtout pas. Parce qu’il pourrait désinciter à produire de la richesse par le travail. Le jour où cette prestation serait suspendue, que se passera-t-il ? La Révolution ?

En outre, le dividende doit être une prestation à géométrie variable calculée sur la production générale du pays dont seul le taux d’intéressement est fixé une fois pour toutes.

Il s’agit donc en fait d’un « complément de ressources ». Chaque citoyen restant libre d’organiser le temps qu’il veut consacrer à la production nationale.

C’est l’avènement du travail partagé qui se discute entre salarié et patron. Assurant un gain acquis et versé à tout le monde, tout au long de la vie, le dividende remet en cause les conditions de travail. Ce ne sera plus le patron, qui fixera les conditions de travail et le salaire. Cela s’établira lors de l’entretien d’embauche.Le travailleur sera en position de force.

Dégagé du souci, comme on dit, « de joindre les deux bouts », le revenu du travail deviendra un complément au « dividende citoyen ». Le salarié déterminera le complément de ressources financières dont il a besoin, compte tenu de ce que, dans une famille, chaque membre touchera son dividende. Le temps partiel fleurira. Plus de chômage. Les offres d’emplois seront plus nombreuses. Plus de « Pôle Emploi », plus de « Chômage ».

La grande question est de savoir comment financer ce dividende.

D’abord, le dividende entraîne la disparition d’un grand nombre de prestations d’assistance, donc de dépenses : allocations familiales, allocations logement, allocations veuvage, prestations de chômage, transformation des prestations retraite. Economies sur le personnel gérant ces services qui ira vers d’autres fonctions en bénéficiant du dividende.

Ensuite, comme le dividende sera établi en fonction de la production (plus d’emplois, plus de ressources, plus de bénéfices), en l’augmentant on trouve déjà une ressource non négligeable. Tout cela, répétons-le, n’est possible que si le dividende est calculé en fonction d’un indice de production.

Cette transformation de la société permettra enfin l’application de l’article 25 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948 :

« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »

L’idée étant lancée, il ne faut plus l’arrêter. Pour cela, en adéquation avec les nombreuses associations qui militent dans ce sens, il faut mettre en place des « collectifs de citoyens » partout en France jusque dans les communes les plus isolées pour qu’un grand mouvement de fond, populaire, bouscule e les acquis sclérosants et les organismes qui, sous prétexte de protéger et de défendre, se sont taillé des forteresses.


Dans un prochain article, nous examinerons le fonctionnement du dividende et son mode de financement tout en répondant aux questions ou observations posées. 

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